C’est un rituel brisé par des pronunciamientos au pouvoir; alors qu’il était prévu de rentrer pour une nouvelle saison à ‘’HADAFO-MEDIAS’’, ce 2 septembre 2024 sur le territoire guinéen. Elle est pour nous, comme une rentrée académique des médias. Une rentrée au cours de laquelle, des employés sans distinction d’ethnie ni de race se côtoient dans le travail pour une nouvelle saison qui démarre. Habituellement, elle est très attendue par plus de 12 millions de guinéens. C’est un rendez-vous incontournable pour nos auditeurs et téléspectateurs, mais celui-ci nous a été arraché au forceps par un ‘’Putsch’’ qui muselle et bâillonne la liberté d’expression en Guinée. Pareil que le nôtre, d’autres médias à grande audience sont retraits des licences et fermés jusqu’à nouvel ordre par les despotes au pouvoir. Exceptionnellement pour cette ‘’MAJESTUEUSE’’saison, nos programmes habituels seront diffusés, hors du pays, sur nos bouquets africains et nos plateformes digitales. Ceci, en raison du mépris pour les médias privés, et par le régime autocrate de Conakry.
Jamais nos médias n’ont aussi connu une période de vache maigre dans le pays! Des milliers de pères de familles, mères et jeunes guinéens sont contraints au chômage par ‘’Kèfimba’’ et sa bande des tyrans. Ceci est vraiment dommage pour notre jeune démocratie! Cette démarche viole la liberté de la presse, et réduit au silence des voix qui se lèvent contre la dictature. Elle vise également à éteindre tous ceux qui dénoncent la gestion opaque du ‘’Prince’’. C’est une première dans l’histoire de l’audiovisuel en Guinée, que les médias soient sevrés de la sorte. Parce que l’homme du 5 septembre a vite fait sa volte-face, en devenant oppresseur du peuple. Il ne veut plus que son joug soit secoué par des journalistes aux analyses pertinentes et acérées. Il doute de sa gestion teintée de corruption, de détournements de deniers publics et de gabegie financière. Or, c’est une violation grave des principes démocratiques.
Par conséquent cette démarche flagrante, enfonce le milieu de la presse privée et colonise l’opinion publique. Alors que la liberté de la presse a été chèrement acquise par nos ainés. En outre, la haute autorité de la communication (HAC), organe régulateur, censée protéger des médias, est devenue la marionnette du pouvoir. En revanche, le ‘’Parrain o+’’ se plaît dans cette démarche bidonnée, puis continue de resserrer l’étau sur les hommes du micro et de la plume, en les privant de leur passion. L’aclamé du 5 septembre est devenu hostile aux critiques, et ne souhaite plus fumer le même calumet avec les médias privés de la capitale dont il a été très ami au début. Il a opté pour son sale boulot qu’il a sciemment prononcé. Et puis dans cette optique, les médias privés en sont ses premières victimes. Il les a plongés en effet, dans une crise sans précédent à travers ses injonctions forcenées. C’est la preuve que la transition est dans sa phase de turbulence totale. Elle n’est plus digne des aspirations souhaitées par un peuple assoiffé de paix et de justice. C’est donc du désespoir et de la désillusion d’un peuple longtemps martyrisé.
Par ailleurs, l’on assiste aux arrestations arbitraires des leaders de la société civile dans le pays, et qui sont systématiquement conduits à des destinations méconnues. Le ‘’Prince’’ et sa clique ne connaissent plus le répit. C’est une opération de répression sanglante qui s’exerce aux yeux impuissants des pauvres citoyens guinéens. L’oppresseur a déjà pactisé avec le diable, pas de moindre recul donc face aux objectifs malicieux. En dépit de l’impasse politique actuelle du pays, l’homme constitue de piétiner les acquis démocratiques, aux yeux de la classe politique guinéenne et de la communauté internationale. Toutefois, le peuple guinéen se doit donc d’une union sacrée contre le plan sadique mis en avant par ces ‘’Putschistes’’ à l’horizon 2025. Ils sont dans tous les excès pour atteindre leurs ambitions politiques véreuses. Des guinéens, ainsi que d’autres entités sociales sont dans l’angoisse, épris de la libre opinion exprimée. Ils ne savent plus à quel sein se vouer. Le pays est pris en otage par un groupuscule de dictateurs.
L’histoire politique du pays nous enseigne, et nous a enseigné que le peuple est toujours sorti vainqueur de la dictature et de l’oppression de ses dirigeants en perte d’élan et de repères. En dépit de son caractère innocent et inoffensif, ce peuple est victime des ‘’Kalashnikovs’’ de va-nu-pieds politiques. Mais le temps est le meilleur juge. L’histoire est têtue, elle rattrape celles ou ceux qui l’écrivent et l’interprètent mal. Le cas du procès du massacre du 28 septembre 2009, en est un bon exemple aux yeux du monde. Les anciens hommes forts du ‘’CNDD’’ étaient devant le tribunal pénal à cause de la pâle histoire politique qu’ils ont voulu bien écrire sur le peuple innocent de Guinée. Et puis la même histoire est en train de se réécrire avec l’actuel régime de Conakry et ses bandits à col blanc qui gouvernent le pays sans partage. Soyons patients et unis(…). Car, la fin du film de cette transition nous édifiera autant de choses…
Par Yaya Demba journaliste, traducteur et interprète