Le discours de nouvel an du Colonel Assimi Goita, Président de la transition, Chef de l’État du Mali n’a pas manqué d’attirer l’attention des observateurs de la scène politique nationale, en dedans comme en dehors. Et cela sur plusieurs plans dont nous retenons ici trois principalement.
Le premier qui a sauté aux yeux des observateurs avertis locaux c’est le silence sur le calendrier électoral très attendu par la classe politique nationale et la communauté internationale avec en pointe la Cedeao dont le président de la commission alertait sur la cessation de toute collaboration entre l’organisation sous régionale et les gouvernements des pays en transition citant le cas du Mali en exemple. C’était lors du dernier sommet ordinaire des chefs d’état et de gouvernement en décembre à Abuja au Nigeria. Omar Alieu Touray déplorait je le cite « depuis les décisions de la session extraordinaire d’Addis-Abeba en février [2023], les autorités de transition se sont unies dans une position de cesser toute coopération avec la Cédéao dans la mise en œuvre des calendriers convenus. »
Dans son allocution du nouvel an, Assimi semble dire entre les lignes de son discours qu’on va devoir attendre encore pour les élections en affirmant que « au cours de l’année 2024, les efforts tendant à retourner à un Ordre constitutionnel apaisé et sécurisé ne faibliront point » expliquant que « des multiples soubresauts politiques que notre pays a connus depuis l’avènement de la démocratie ont indiqué à suffisance la nécessité de mener des réformes politiques : à l’issue des Assises nationales de la Refondation, véritable exercice de diagnostic, notre peuple a recommandé de mener des réformes politiques prioritaires, avant tout retour à l’ordre constitutionnel.
En toute logique et pour ancrer une véritable démocratie au Mali, nous avons estimé que cette fois-ci, l’ordre constitutionnel, désiré par les Maliens devrait être différent des autres et être apaisé et sécurisé. » Comprendra qui veut.
Deuxième plan pour le Maitre du jeu à Bamako l’accord d’Alger. « J’ai pris l’option de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix, en donnant toutes ses chances à un dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation » justifiant que c’est en « capitalisant les avancées réalisées dans le cadre du processus de paix, et tirant les enseignements des défis qui subsistent ».
En enterrant ainsi l’Accord dit du processus d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali, Assimi fait un pied de nez sinon un doigt d’honneur à l’Algérie qui, voulant continuer à jouer son rôle ambigu de chef de file de la médiation internationale, a daigné dérouler le tapis rouge aux anciens chefs rebelles pourtant poursuivis par la justice malienne pour des faits de terrorisme.
Il faut toutefois reconnaitre que l’accord qui est en réalité, dans son esprit, un processus de paix a justement prévu qu’il y ait une appropriation par les Maliens de sa mise en œuvre. Après donc près de huit ans d’application il est tout à fait normal et légitime qu’une évaluation soit faite pour recenser les problèmes et améliorer la mise en œuvre en vue d’atteindre les objectifs réels de l’accord à savoir la paix et l’entente entre toutes les communautés maliennes sur la base des principes et valeurs de la république et de la démocratie ainsi que la laïcité et l’unicité du pays.
Le troisième et aspect intéressant du discours d’Assimi à nos yeux est la continuation de la lutte contre le terrorisme rappelant « que l’opération Dougoukoloko avait pour seul objectif le redéploiement des forces armées sur toute l’étendue du territoire national, suite au retrait de la MINUSMA. En vue de recréer des conditions de vie normale, le retour de l’État et des services sociaux de base se poursuit. Il appellera les Maliens et les Maliennes à se donner la main, afin de réconcilier le pays et assurer la cohésion nationale.
Voilà des dossiers importants sur lesquels Assimi garde la main et se montre le maître du jeu. A bon entendeur, salut.Assimi, le maître du jeu à Bamako
Le discours de nouvel an du Colonel Assimi Goita, Président de la transition, Chef de l’État du Mali n’a pas manqué d’attirer l’attention des observateurs de la scène politique nationale, en dedans comme en dehors. Et cela sur plusieurs plans dont nous retenons ici trois principalement.
Le premier qui a sauté aux yeux des observateurs avertis locaux c’est le silence sur le calendrier électoral très attendu par la classe politique nationale et la communauté internationale avec en pointe la Cedeao dont le président de la commission alertait sur la cessation de toute collaboration entre l’organisation sous régionale et les gouvernements des pays en transition citant le cas du Mali en exemple. C’était lors du dernier sommet ordinaire des chefs d’état et de gouvernement en décembre à Abuja au Nigeria. Omar Alieu Touray déplorait je le cite « depuis les décisions de la session extraordinaire d’Addis-Abeba en février [2023], les autorités de transition se sont unies dans une position de cesser toute coopération avec la Cédéao dans la mise en œuvre des calendriers convenus. »
Dans son allocution du nouvel an, Assimi semble dire entre les lignes de son discours qu’on va devoir attendre encore pour les élections en affirmant que « au cours de l’année 2024, les efforts tendant à retourner à un Ordre constitutionnel apaisé et sécurisé ne faibliront point » expliquant que « des multiples soubresauts politiques que notre pays a connus depuis l’avènement de la démocratie ont indiqué à suffisance la nécessité de mener des réformes politiques : à l’issue des Assises nationales de la Refondation, véritable exercice de diagnostic, notre peuple a recommandé de mener des réformes politiques prioritaires, avant tout retour à l’ordre constitutionnel.
En toute logique et pour ancrer une véritable démocratie au Mali, nous avons estimé que cette fois-ci, l’ordre constitutionnel, désiré par les Maliens devrait être différent des autres et être apaisé et sécurisé. » Comprendra qui veut.
Deuxième plan pour le Maitre du jeu à Bamako l’accord d’Alger. « J’ai pris l’option de privilégier l’appropriation nationale du processus de paix, en donnant toutes ses chances à un dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation » justifiant que c’est en « capitalisant les avancées réalisées dans le cadre du processus de paix, et tirant les enseignements des défis qui subsistent ».
En enterrant ainsi l’Accord dit du processus d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali, Assimi fait un pied de nez sinon un doigt d’honneur à l’Algérie qui, voulant continuer à jouer son rôle ambigu de chef de file de la médiation internationale, a daigné dérouler le tapis rouge aux anciens chefs rebelles pourtant poursuivis par la justice malienne pour des faits de terrorisme.
Il faut toutefois reconnaitre que l’accord qui est en réalité, dans son esprit, un processus de paix a justement prévu qu’il y ait une appropriation par les Maliens de sa mise en œuvre. Après donc près de huit ans d’application il est tout à fait normal et légitime qu’une évaluation soit faite pour recenser les problèmes et améliorer la mise en œuvre en vue d’atteindre les objectifs réels de l’accord à savoir la paix et l’entente entre toutes les communautés maliennes sur la base des principes et valeurs de la république et de la démocratie ainsi que la laïcité et l’unicité du pays.
Le troisième et aspect intéressant du discours d’Assimi à nos yeux est la continuation de la lutte contre le terrorisme rappelant « que l’opération Dougoukoloko avait pour seul objectif le redéploiement des forces armées sur toute l’étendue du territoire national, suite au retrait de la MINUSMA. En vue de recréer des conditions de vie normale, le retour de l’État et des services sociaux de base se poursuit. Il appellera les Maliens et les Maliennes à se donner la main, afin de réconcilier le pays et assurer la cohésion nationale.
Voilà des dossiers importants sur lesquels Assimi garde la main et se montre le maître du jeu. A bon entendeur, salut.