Une simple question et nous allons écouter les discours des politiques chefs de clans. Les uns ont dit, disent et diront qu’ils sont prêts. Et c’est parce qu’ils le sont vraiment. A toutes les étapes du processus ils sont présents et cherchent à jouer pleinement leur rôle. C’est bien à leur avantage e t ils ont un grand atout. Ce sont eux-mêmes qui soit, gèrent toutes les institutions ou qui les contrôlent de gré ou de force. Et les marchands d’illusion continuent d’observer les choses évoluer sans véritable réaction. Ce sont eux les autres. Toujours occupés par les détails qui ne sont pas pour leur faciliter l’accès au grand centre de décision.
Ils sont nombreux et se bousculent à la porte d’entrée. Chacun veut être devant. Ils agissent exactement comme les conducteurs de Conakry qui finissent par s’enfermer dans des bouchons indescriptibles. Finalement, personne n’y arrive. Et les décisions des juges (certaines en tous les cas), se prennent au ministère. Autrement pour les élections par exemple, ce sont les mêmes qui interviennent en dernier ressort. Ils sont soit dans les tribunaux de première instance, agissent dans les circonscriptions électorales à la base, ou à la cour constitutionnelle. Les candidats sont éliminés sur la base des réponses aux questions qui ne sont jamais connues d’avance.
Il s’agit alors des législatives annoncées longtemps. Elles devraient avoir lieu dans le premier trimestre de 2019. Mais il y a eu tellement de contraintes. Nous avons tellement été affectés par Ebola en 20124 et la construction du barrage hydroélectrique de Souapiti, que le président s’est vu dans l’obligation de nommer les députés. Sont nommés aux fonctions de parlementaires illégaux, tous ceux qui en toute conscience acceptent de siéger au palais des spectacles au-delà des limites fixées par la loi. Ils prennent fonction et sont remplacés lorsque le Président lui-même le voudra.
N’est ce pas lui le patron direct de Maitre Salif Kébé le chef des opérations électorales de la Guinée démocratique ? Il s’arrange avec ses nouveaux commissaires à faire ce qui plait au mieux au commandant en chef des forces armées. Et les législatives pourraient se tenir avant la fin de l’année. Et la fin de l’année, si on veut bien entendre, c’est jusqu’au 31 décembre. Ce qu’on fait pour être dans les délais semble juste. On a reparti les quotas pour composer les démembrements. Les uns n’ont aucun problème, ils ont désigné leurs représentants et c’est dans un calme sûr. Parce que les uns (au sein de la mouvance présidentielle nous voulons dire), se connaissent. Tout le monde connaît notamment le chef et donc celui qui offre quel cadeau. Parti politique, il faut savoir où s’accrocher, si la bataille n’est pas pour le peuple.
Les autres toujours dans la comédie suivent la même cadence. C’est vrai qu’ils ont dû se lancer des flèches. Ils sont tous petits, mais certains s’estiment plus grands. Ce n’est pas une question de loi d’abord. Encore moins de la population. Mais des emplois temporaires à offrir à des parents et militants convaincus. Il y a des militants convaincus qui n’ont jamais été bien récompensé et ils plient bagages s’ils ont la promesse d’être reçus au port.
Par Jacques Lewa Leno, journaliste au groupe Hadafo Médias