Deux
jeunes conducteurs de taxi ont été arrêtés le mardi dernier à la veille de la
manifestation organisée par le FNDC. Depuis, leurs familles n’ont pas de
nouvelles d’eux. Selon ces familles, ce sont
les forces de l’ordre qui sont derrière ces enlèvements.
Le premier a pour nom Ibrahima Diogo BAH, âgé d’une vingtaine d’année. Il est chauffeur de profession et a été arrêté devant sa cour, il y a une semaine. Selon des témoins, il a été interpellé par des agents de la police, déposé à la CMIS de Bambeto, puis d’Enco5. « Des policiers venus nous trouver en train de manger nous ont dit de rentrer. Le petit a pris l’assiette pour l’emmener à la maison, c’est sur la route à quelques mètres qu’il a rencontré un deuxième groupe d’agents. Ce sont ces agents là qui l’ont enlevé», explique Mamadou Tanou Bah, le frère du jeune « enlevé ».
Depuis lors, il reste introuvable. Ses proches ont sillonné tous les escadrons de gendarmerie et commissariat de la Capitale, sans succès. La peur, l’angoisse et l’inquiétude les animent. «Nous sommes très inquiets car jusqu’à présent nous ignorons sa destination, là où on l’a envoyé», a-t-il ajouté.
Le second, c’est Mamadou Kandé DIALLO, père de 4 enfants. Lui aussi a connu le même sort. Il a été interpellé le même jour, au même endroit, alors qu’il partait prendre une douche. Son épouse meurt d’inquiétude. Elle interpelle l’Etat. « Certains nous disent qu’ils sont à Kindia, d’autres parlent de Kankan. Nous ne savons pas réellement où ils sont à vrai dire. Nous voulons des explications concernant nos proches. Ce ne sont ni des voleurs encore moins de bandits. Ils n’ont rien fait de mauvais», plaide Mariama Bah.
Ces derniers temps, les arrestations d’acteurs de la société civile et autres jeunes opposés au projet d’une nouvelle constitution deviennent récurrentes.
Kaly Sow/ Bhoye Bah